BILAN FINANCIER

By Infonet

De quoi avez-vous besoin ?

Obtenir un bilan société

Accès à tous les services avec le contrat Infonet Pro : Premier mois à 2,99 € HT puis forfait à 99 € HT / mois avec 24 mois d'engagement

Services B2B d’analyse et d’information légale, juridique et financière réservés aux entreprises

Infonet est un service privé, commercial et non-officiel. Infonet est distinct et indépendant du Registre National du Commerce et des Sociétés, de l’INSEE, d’Infogreffe et des administrations publiques data.gouv.fr.

Contrat Infonet Pro
Accès illimité à tous les services
2,99 € HT
le premier mois
puis 99 € HT par mois
engagement 24 mois
  • Tous les filtres de recherche
  • Toutes les colonnes du listing
  • Tous les ratios bancaires
  • Tous les modules d’analyse
  • Tous les documents premium
  • Toutes les options import/export
Avis Vérifiés
Basé sur 607 avis
4.6/5
EXCELLENT
MOYEN
MAUVAIS
Les avis sont collectés par la société tierce Avis vérifiés. Ils sont affichés par ordre décroissant de date et proviennent des utilisateurs du site infonet.fr et sans aucune contrepartie. En savoir plus.

Analyser la solvabilité d’une entreprise avec les ratios de bilan

Dans un contexte économique en perpétuelle mutation, comprendre la solvabilité d’une entreprise constitue un enjeu stratégique pour les décideurs financiers, les juristes d’entreprise et les experts-comptables. L’analyse des ratios de bilan offre une vision claire de la capacité d’une société à faire face à ses engagements à long terme et à sécuriser ses financements.

Contexte et objectifs

Importance de la solvabilité dans les décisions financières

La solvabilité, définie comme la capacité d’une entreprise à rembourser l’ensemble de ses dettes à leur échéance, est au cœur des décisions de financement et de cession. Les banques et investisseurs s’appuient sur des indicateurs financiers pour évaluer le risque de défaut. Un ratio d’endettement trop élevé peut entraîner la hausse du coût de la dette ou le refus de crédit, tandis qu’une solvabilité solide ouvre la voie à des conditions de financement plus favorables.

Enjeux juridiques et économiques

Sur le plan juridique, les entreprises françaises sont soumises à des obligations de dépôt et de publication des comptes (Code de commerce, article L. 232-1 et suivants). La certification du bilan par un commissaire aux comptes implique un examen rigoureux des retraitements et des engagements hors bilan. Économiquement, la solvabilité influence la confiance des partenaires commerciaux et la notation financière, deux éléments déterminants pour la compétitivité.

Positionnement par rapport aux autres volets

Cet article s’inscrit dans une série dédiée à l’exploitation du bilan : entre intégration des normes IFRS, digitalisation des process et due diligence. Il met l’accent sur l’analyse de la solvabilité, complétant les articles précédents sur les normes IFRS et la due diligence financière.

Définitions clés

Solvabilité vs liquidité vs rentabilité

Il est essentiel de différencier trois notions souvent confondues :

La solvabilité s’apprécie à partir des bilans pluriannuels, la liquidité au travers du cycle d’exploitation, et la rentabilité via le compte de résultat.

Points de vue du créancier, de l’actionnaire et de l’auditeur

Chaque partie prenante aborde la solvabilité sous un angle différent :

Lecture du bilan et retraitements préalables

Bilan français vs normes IFRS

Le bilan français, organisé selon le Plan Comptable Général (PCG), met en avant des postes distincts (actif immobilisé, passif social). Les normes IFRS privilégient une présentation par liquidité décroissante. Les principales différences résident dans :

Un retraitement IFRS-to-PCG ou inverse est souvent nécessaire pour garantir la comparabilité des ratios.

Principaux postes à retraiter

Pour fiabiliser l’analyse, il convient de retraiter :

Fiabilisation des données

Vérification des retraitements comptables

La rigueur du retraitement passe par un contrôle des flux exceptionnels :

Intégration des éléments digitaux

L’essor des ERP et des outils de reporting temps réel renforce la fiabilité des données :

Choix du périmètre d’analyse

Groupe vs entité seule

L’analyse peut porter sur :

Les PME peuvent bénéficier d’exemptions et d’allègements pour la consolidation, modifiant la comparabilité des ratios.

Ajustements pour opérations exceptionnelles

En cas de croissance externe ou de restructuration :

Ratios fondamentaux de solvabilité

Ratio d’endettement global

Formule : Dettes financières nettes / Capitaux propres. Ce ratio, ou « gearing », mesure le niveau d’effet de levier de l’entreprise. Ex. : 500 000 € de dette nette pour 300 000 € de capitaux propres → gearing = 1,67. Seuil d’alerte classique : >1,5 pour une PME ; >2 pour une grande entreprise capital-intensive.

Limites : ne tient pas compte des dettes hors bilan (engagements de pension, garanties données) ni des dettes subordonnées souvent considérées quasi-fonds propres.

Ratio d’autonomie financière

Formule : Capitaux propres / Total du bilan. Il reflète la part de ressources propres dans le financement de l’actif. Un ratio >30 % est généralement rassurant, tandis que <20 % signale une dépendance excessive aux créanciers.

Influence directe sur la notation financière : Moody’s ou S&P exigent souvent un ratio >25 % pour les notes investment grade.

Ratio de couverture des charges financières

Formule : Résultat d’exploitation (EBIT) / Charges financières. Ce « interest cover » indique combien de fois l’EBIT couvre les intérêts. Un ratio >4 est confortable pour une TPE/PME, tandis qu’un ratio <2 doit attirer l’attention.

En entreprise capital-intensive (automobile, chimie), les charges financières représentent souvent 15–20 % de l’EBIT, d’où une tolérance plus faible.

Ratio de solvabilité patrimoniale

Formule : Capitaux propres / (Dettes + Capitaux propres). Similaire au ratio d’autonomie, ce ratio sert de référence dans la réglementation bancaire (Bâle III) pour le calcul des fonds propres durs (Tier 1).

Pour une banque, un ratio de solvabilité ≥ 8 % est requis, mais en entreprise, on vise généralement ≥ 25 % pour disposer d’une marge de manœuvre.

Ratios complémentaires

Méthode d’analyse et progression du diagnostic

Approche statique vs dynamique

L’approche statique consiste à analyser les ratios à une date donnée, utile pour un comparatif instantané. L’approche dynamique, en revanche, suit l’évolution sur plusieurs années (trend analysis) :

Benchmarking sectoriel et interne

L’analyse gagne en pertinence si on la confronte :

Signes précurseurs de tension

Plusieurs indicateurs alertent sur un risque de déséquilibre :

Cas pratique pas à pas

Présentation de la PME fictive

La société « IndusTech », PME industrielle de 50 salariés, présente un bilan retraité au 31/12/N :

Des ajustements IFRS ont concerné la requalification de contrats de location en dette financière de 150 000 € et la réintégration d’une provision pour litige de 50 000 €.

Calcul des ratios essentiels

Dans un tableau Excel, on calcule :

Interprétation des résultats

Les ratios montrent :

Recommandations :

Outils et automatisation

La mise en place d’un tableau de bord financier automatisé via Power BI ou un ERP permet :

Limites et pièges de l’analyse par ratios

Risques d’interprétations erronées

Les ratios donnent une image à un instant T et peuvent masquer :

Jeux comptables et fraude

Plusieurs mécanismes peuvent fausser l’analyse :

Évolution réglementaire et digitale

Les réformes à venir (IFRS 17, digital reporting) offrent des opportunités mais imposent :

Perspectives pour un pilotage proactif de la solvabilité

Au-delà de l’analyse historique, l’avenir réside dans la construction de modèles prévisionnels intégrant :

En adoptant une démarche proactive, les entreprises renforcent leur résilience financière et leurs capacités d’investissement, tout en anticipant les évolutions réglementaires et technologiques.

Pour en savoir plus sur le bilan société